Oui, c’est possible… avec de l’entraînement : le neurofeedback, une technique née dans les années 1970 qui s’apparente à de la musculation mentale. Elle fait appel à l’EEG ou à l’IRM.
Le principe du neurofeedback est simple : apprendre au patient à percevoir son activité cérébrale pour la moduler en cas de trouble. En pratique, la technique existe sous deux formes, le neurofeedback par électroencéphalographie (EEG), le plus répandu, et le neurofeedback par IRM fonctionnelle en temps réel, plus récent et peu fréquent.
Dans le premier cas, des électrodes sont disposées sur le crâne du sujet : elles enregistrent l’activité électrique produite par la partie la plus superficielle du cerveau. Dans le second cas, ce sont les variations d’oxygénation du sang qui sont mesurées, en temps réel, donnant accès à des régions cérébrales plus profondes. Le principe reste identique : entraîner le patient à contrôler des régions spécifiques de son cerveau. Pour cela, l’activité cérébrale est traduite par une image ou par un son, le feedback.
Le neurofeedback a fait ses preuves avec l’hyperactivité et l’épilepsie
Le patient peut dès lors se concentrer sur un stimulus extérieur (son, odeur, image), évoquer des pensées, des souvenirs, des émotions, s’imaginer faire certains mouvements… et constater en direct l’effet de ces états mentaux.
De quoi, à la longue, corriger une activité cérébrale localisée jugée anormale, en l’augmentant ou en la diminuant, selon ce qui a été préalablement déterminé par l’équipe soignante.
En permettant de contrôler n’importe quelle région cérébrale, le neurofeedback pourrait a priori traiter de nombreuses pathologies : douleurs chroniques, dépression, acouphènes, schizophrénie, troubles anxieux… Cependant, ses effets n’ont été démontrés scientifiquement que pour le traitement de l’hyperactivité avec déficit de l’attention (ADHD) et de l’épilepsie.
Par Marie-Catherine Mérat
D’après Science & Vie QR n°22 « Le génie & ses mystères »